Avec le temps, sont venus se rajouter aux habituelles sensations ostéopathiques différents ressentis d’une autre nature.

Il y a d’abord eu une progression depuis les techniques ostéopathiques structurelles vers des techniques plus douces : fonctionnelles, puis tissulaires. Beaucoup d’initiatives autodidactes et aussi des formations. La plus importante dans mon cheminement ostéopathique : celle de monsieur Yves Guillard qui m’a introduite au concept de torsion physiologique. Yves, merci pour cette belle découverte.

Lorsque le travail tissulaire a trouvé sa place dans ma pratique, je l’ai étendu par des techniques de projection mentale au traitement de zones corporelles éloignées de celles où les mains empaumaient le corps.

Il est alors arrivé que des sensations de malaise voire de douleur dans mon propre corps m’assaillent lors du test et du travail des structures en souffrance. Des projections dans mon organisme. Aussi des ressentis amplifiés de chaleur ou au contraire de froid glacial. Du magnétisme ? Sans doute. Des picotements, des fourmis… La main semble vrombir, devenir hyperactive ou plutôt hyper réceptive. Hyper sensible.

Certains de ces ressentis se sont propagés des mains vers les poignets, les avant-bras… Comme ce froid immense qui était remonté depuis les carpes d’une certaine jument jusqu’à mes poignets. L’impression était si réelle que j’en ai enlevé les mains pour stopper cette communication entre les vases…

Les techniques de visualisation mentale se sont imposées d’elles-mêmes lors du travail tissulaire. Des images destinées à débloquer des structures en dysfonction : le feu, l’eau, les couleurs, l’ensemencement, des robinets qui s’ouvrent, des contenants qui s’emplissent, des cloisons qui se lèvent, les parties d’un tout réunifiées, etc.

L’organisme du patient animal répond avec une précision étonnante. Des signes d’attention intense pendant le traitement ; des manifestations de gêne lors de l’abord de certains verrouillages ; puis du soulagement ; ensuite une profonde détente. Le travail du système nerveux autonome s’enclenche et se manifeste de la même manière qu’avec le travail ostéopathique pur. Toutefois le champ d’action – le domaine des possibles – paraît plus étendu. Grâce à cette énergie qui s’insuffle, tout se travaille. Je deviens le canal qui permet aux énergies de retrouver leurs voies physiologiques.

Le descriptif de ce cheminement ne serait pas complet sans mentionner un patient spécial : une chatte norvégienne, Illona. Faisant partie de mes patients récurrents en prenant de l’âge, elle a su me guider pour développer certains gestes. Notamment le travail à distance, en dehors de la présence du patient. Aussi les projections mentales en amenant des idées nouvelles. A toi Illona, merci du fond du cœur.

Actuellement, les techniques apprises se mêlent au vécu, à l’expérience, à l’inventé pour aboutir à un traitement « a-technique » où les mains se posent et travaillent avec la concentration du praticien qui s’investit totalement pour aider. L’intention est bonne.

Ce même travail peut se faire à distance, sans forcément rencontrer physiquement le patient. Il présente ses avantages. Sans obligation de déplacement, le travail peut souvent être réalisé plus rapidement que lorsqu’il faut organiser une visite. Il est ainsi plus facilement répétable, fractionnable et malléable. Il peut mieux s’adapter aux dispositions du praticien et du patient. Sa grande facilité d’organisation permet de le proposer à un autre tarif. Il est aussi sans parasitage, sans éléments perturbants qui compliquent la lecture de l’organisme du patient : certaines dysfonctions s’affichent ou se lisent parfois plus facilement à distance.

Concrètement, lorsque je travaille ainsi sur un animal que je ne connais pas encore, j’ai besoin de connaître son nom et de pouvoir me le représenter. Une photographie m’aide à me concentrer. Une fois que le contact est pris, par téléphone, par email ou encore par texto, et que la demande a pu être formulée, je commence le travail dès que possible. Je propose ensuite un suivi très régulier avec un compte rendu, si possible par email ou texto. Je demande en retour des nouvelles de l’animal afin de pouvoir adapter mon traitement à son évolution.